Pour ce troisième OuiShare Coffee, la communauté parisienne s’était donné rendez-vous autour de Célya Gruson-Daniel, mercredi 27 novembre, au Café Monde & Médias.

Diplômée de l’ENS et de l’UPMC en neuroscience cognitive et comportementale, elle a co-créé en 2012 HackYourPhD, une communauté de chercheurs, de doctorants entrepreneurs et de designers, bien décidés à décloisonner la recherche académique et à la rapprocher de la société.
On ne la retrouve pas là ce matin par hasard. Elle contribue à OuiShare depuis ses débuts. Une inspiration mutuelle qui l’a portée dans son projet, né d’un groupe Facebook, qui réunit aujourd’hui près de 800 membres. Elle est venue parler de HackYourPhD, qui l’a emmenée aux Etats-Unis cet été grâce à une collecte sur KissKissBankBank. Un tour américain où elle a interviewé les pionniers de l’open science (science ouverte) et observé le changement en marche: la recherche se fait collaborative.
Hacker la recherche
Une science plus ouverte passe par l’émergence de nouveaux lieux de recherche, comme les biohacker spaces, des lieux ouverts où l’on applique les principes éthiques des hackers à la biologie et aux biotechnologies. A Paris, Thomas Landrain a fondé la Paillasse, le premier du genre en France. Aux Etats-Unis, le centre de The Research Commons permet aux chercheurs de tous bords d’échanger et d’enrichir leurs points de vue.
L’open science, ce sont aussi de nouvelles pratiques comme l’open access: le libre accès. Pour des doctorants entrepreneurs ou des journalistes, le coût des articles peut être un sacré frein au savoir. Pour y remédier, l‘éditeur PloS rend par exemple accessibles gratuitement des milliers d’articles scientifiques. L’open science, c’est aussi l’open data, des données plus ouvertes, qu’on s’organise pour protéger. « On n’a pas encore de réponse à cet énorme chantier! », analyse Celya.
C’est tout l’écosystème scientifique et technologique qui est modifié. Le process change, l’open hardware, souvent traduit par matériel libre. Il y a de plus en plus d’imprimantes 3D biologiques dans les labos, comme au CERN. Les interactions entre chercheurs et avec le public se modifient aussi avec l’open source et l’open web… Les pratiques collaboratives en matière de science restent à inventer, comme ces carnets de recherche grâce auxquels les autres peuvent vous aider dans vos recherches.
Des projets communs

Célya Gruson-Daniel se retrouve dans les caractéristiques de OuiShare (peer-to-peer, collaboration, lien fort local/global) et partage ses valeurs: transparence, indépendance, permanent beta… Des points communs qu’illustre bien ce schéma, tiré d’une présentation de HackYourPhD, en mai dernier. C’est naturellement qu’elle contribue, avec Thomas Landrain et bien d’autres, à OuiShare Research, pour mettre en commun tout le savoir de la communauté.
Suite au OuiShare summit bruxellois du 15 novembre dernier, OuiShare a lancé le groupe Research Students, destiné à donner les informations et les outils nécessaires à ceux qui veulent rendre leur recherche plus collaborative et plus ouverte. Kevin Ilardi, un étudiant français installé aux Pays-Bas, fera notamment partie de ces beta chercheurs.
Deux slides de Célya résumaient parfaitement cet enrichissement mutuel entre l’économie collaborative et l’open science : » We may say I’m a dreamer, but I’m not the only one ».
[Voir la présentation de Célya Gruson-Daniel sur Slideshare]
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